Loger dans le jardin de quelqu’un d’autre ça vous tente? Il s’agit du pari un peu risqué lancé par l’entreprise Greenkub, qui commercialise des studios tout équipés, montés en cinq jours dans les jardins. Ce type de construction connaît un certain succès sur des sites de location à court terme, un détournement de son usage initial.
Anne Gruault, agente commerciale dans le Vaucluse, s’est fait installer son studio de jardin en 2014 par Greenkub. «Je l’ai acheté pour avoir une chambre d’ami supplémentaire pour mon fils qui habite Paris. Comme il ne vient pas très souvent, je me suis dit que ça pourrait être un revenu complémentaire pendant l’été, sans avoir à louer ma maison comme je faisais avant», confie-t-elle.
«La location à l’année ? Je ne pense pas»
Marc Guillerot, dirigeant de My garden loft une société concurrente, n’est pas surpris par cette utilisation. «Le studio de jardin est une très jolie chambre, fonctionnelle, c’est un très beau concept, tout à fait adapté à de la location à court terme. En revanche pour la location à l’année je ne pense pas», nuance-t-il. En cause, les locataires types de studios sont plutôt des étudiants. Or, d’après Marc Guillerot, «les maisons qui ont des jardins se trouvent loin des centres universitaires.Ça ne peut pas correspondre avec la cible visée.»
Pourtant, il s’agissait de l’idée initiale de la société Greenkub. «Quand nous avons lancé notre produit, nous avons voulu mettre en avant la location à l’année d’un studio livré clé en main, aménagé et meublé», explique Alexandre Gioffredy, président et fondateur. Très vite, le jeune patron a réalisé que la démarche rencontrait peu de succès: «Les gens sont un peu réticents à avoir quelqu’un à l’année dans le jardin. Mais ils ne sont pas contre accueillir des touristes, des gens de passage, ponctuellement. La rentabilité est quasi similaire!»
Un produit «anti-crise» rentable
Anne Gruault le confirme, il s’agit bien d’un marché lucratif: «Pendant la période du 14 juillet au 15 août, j’aurais pu le louer dix fois!» Résultat, ses annonces sur Airbnb et Leboncoin lui rapportent entre 5000 et 6000€ par an.
Greenkub estime qu’environ un tiers des 153 studios vendus depuis le début d’année seraient utilisés dans un but locatif. Les cent autres seraient plus souvent utilisés comme des bureaux, usage encore principal des constructions modulaires de jardin. Une tendance corroborée par Marc Guillerot.
Reste que le marché connait une forte période d’extension d’après le dirigeant de My Gartden Loft. «Il s’agit d’un concept anti-crise, un bien joli, sympa, dans l’air du temps, et qui nécessite un budget beaucoup moins important qu’un vrai studio. Le marché commence vraiment à se développer depuis début 2014, et l’idée, déjà très présente en Angleterre, avance vite en France.»
Source: Thomas Weill
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